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Rafael de Santiago
FCI President
Entretien avec M. John Wauben dans le cadre du 1er Congrès International des Juges d’Expositions – Kiev, 23 août 2017

Cher M. Wauben, il s’agit de la première édition du Congrès International des Juges d’Expositions organisée sous l’égide de la FCI. Pouvez-vous nous dire comment le projet a vu le jour ?

Dans le cadre des réunions de la Commission des Juges et de la Commission des Expositions de la FCI en février 2016 (Cebu, PH), nous avons organisé un séminaire pour les membres des commissions, intitulé « Tout est une question d’équilibre ». Nous avions choisi ce thème parce que nous voulions discuter avec nos membres de l’effet des propositions élaborées par nos soins ces 10 dernières années en matière de santé et de bien-être canins, de l’évaluation des chiens selon leur fonction d’origine, de l’éthique des juges, etc. Plus de 35 personnes avaient pris part à ce séminaire en 2016, et nous avions pu assister à des débats ouverts et très intéressants axés sur les difficultés que les juges rencontrent quand ils évaluent des chiens, quelle que soit leur race ! Nous avions donc également discuté de l’application des règles que nous avons nous-mêmes élaborées, quand nous évaluons les chiens dans le ring. Au terme de ces discussions, tous les participants étaient convaincus qu’il est nécessaire d’organiser un suivi à l’échelle mondiale. C’est de là que le projet est né.

La Commission des Juges de la FCI a fait une proposition que tant le Comité Général de la FCI que le Conseil de la Section Europe ont accueillie avec enthousiasme ; ils ont ensuite proposé d’apporter leur soutien financier et promotionnel au Congrès.

Nous ne pouvions pas prévoir dans quelle mesure la perspective de participer à un congrès de ce genre éveillerait l’intérêt des juges ; nous avons donc décidé de l’organiser dans le cadre d’une exposition canine majeure. L’UKU (Ukrainian Kennel Union – l’organisation canine ukrainienne) a tout de suite adhéré à l’idée, décidant d’organiser le congrès la veille de l’European Dog Show. Le soutien financier de l’organisation, mais également l’aide administrative et logistique considérable qu’elle a apportée à l’événement ont permis d’offrir à tous les participants un accès gratuit à chaque journée de l’exposition. C’est aussi l’UKU qui a fourni les interprètes. Sans son aide, il aurait été beaucoup plus difficile d’organiser l’événement de manière aussi efficace.


Vous êtes juge vous-même ; l’intitulé du Congrès, « Tout est une question d’équilibre », revêt-il une signification particulière ?

Oui, quand je juge, j’essaie toujours de trouver parmi les chiens présents dans mon ring ceux qui conviendraient le mieux à l’élevage. Parce que quand vous jugez, vous recherchez toujours les chiens qui permettront d’améliorer la génération suivante. Juges et éleveurs doivent collaborer dans cette optique. Les juges doivent trouver le juste équilibre entre les standards et l’interprétation de certains points des standards. Chaque standard peut être interprété différemment. Que signifient « la longueur du museau est inférieure à celle du crâne », le chien doit être « bien angulé », « un léger prognathisme inférieur est acceptable », et d’autres remarques du genre, qui autorisent une libre interprétation ? Qu’est-ce qui est TROP court, TROP long, TROP angulé ? Les juges peuvent avoir des interprétations différentes. De plus, il est clair qu’il ne s’agit pas de s’arrêter à un détail, mais aussi d’intégrer les qualités et les défauts d’un chien dans UNE SEULE décision. Je ne suis pas le seul à rencontrer ce genre de problème ; dans le monde entier, mes collègues y sont confrontés chaque fois qu’ils officient. Les chiens sont très beaux et très typés, mais TROP sous certains aspects.

Donc, en discuter ouvertement en respectant les points de vue et avis des uns et des autres ne pourra que nous aider à choisir les chiens les plus sains et les mieux adaptés à leur fonction, qui soient aussi proches que possible des standards. Je peux vous dire que parfois, les juges mènent un véritable débat intérieur avec eux-mêmes quand ils officient ! Et il arrive que, quand vous voyez votre meilleur spécimen pénétrer dans le ring, vous vous demandiez comment vous avez pu vous poser autant de questions. L’erreur est humaine... Mais aussi longtemps que vous pouvez vous regarder dans le miroir et savoir que vous avez été honnête dans votre jugement et correct avec les exposants et les chiens, c’est que vous avez fait du bon travail. C’est aussi pour cette raison que nous avions placé deux miroirs face à l’entrée du Congrès et remis à chaque participant un miroir de poche orné du logo « Tout est une question d’équilibre », en leur recommandant de l’utiliser après chaque évaluation.


Pourriez-vous nous parler du nombre d’inscriptions et du nombre de pays représentés ? Les chiffres ont-ils été à la hauteur de vos attentes ?

Nous avons été très surpris par le nombre d’inscriptions. 188 personnes représentant 45 pays. C’étaient non seulement des juges venus pour le Congrès ou des gens présents pour les expositions organisées les jours suivants, mais aussi des juges qui n’étaient impliqués ni dans les expositions ni dans la réunion, mais qui voulaient simplement y participer. Ils ont dû assumer eux-mêmes le coût de leur voyage et de leur hébergement. Seuls l’accès au Congrès, les pauses-café et les déjeuners étaient offerts. Nous avons reçu des participants venus des quatre coins de la planète : Brésil, Chine, Philippines, Uruguay, mais aussi Ukraine, Russie, ainsi que beaucoup d’autres pays d’Europe.


Il n’y a eu que des présentations assurées par des intervenants, ou du temps a-t-il été consacré aux discussions et aux échanges ?

Pour débuter le Congrès, nous avons assisté à deux interventions sur l’élaboration des standards, les différents standards que nous rencontrons dans l’univers cynologique et à l’échelle mondiale (standards de la FCI, du Kennel Club, de l’American Kennel Club, du Canadian Kennel Club) et de leurs diverses interprétations. Jorge Nallem (Président de la Commission des Standards de la FCI) et Anne-Marie Class (Secrétaire de la Commission des Juges de la FCI) ont assuré des présentations très intéressantes. Pendant les présentations, et à la fin de celles-ci, des échanges animés ont pu avoir lieu, avec de nouveaux participants (pas toujours les mêmes ;-)). Des gens venus de partout dans le monde ont partagé leurs interrogations et leurs opinions. Ensuite, nous avons discuté du terme « TROP » : trop important, trop prononcé, etc. Nous avons parlé de la note « excellent » et des championnats.

Des illustrations contribuent toujours à animer les débats ! Et c’est ce qui s’est passé. Avant le Congrès, nous avions demandé aux participants de répondre à certaines questions sur leur pratique, leur ressenti et leurs opinions. Plus de 70 juges ont fourni un retour d’informations intéressant. Leurs réponses ont été intégrées à nos présentations, ce qui a fourni d’excellentes bases de discussion.

Nous avons clôturé le Congrès avec une table ronde animée par 9 membres issus de différentes sections et ayant des opinions divergentes. Les sujets avaient été proposés par les participants qui avaient répondu à la dernière question de notre questionnaire, leur demandant de partager un « sujet brûlant » avec nous, par exemple « l’abolition des notes », « les expositions sont désormais axées sur les gens et plus sur les chiens », « nous devrions parvenir à n’avoir d’un seul standard par race à l’échelle mondiale », « les juges accordent trop de notes “excellent”, y compris à des chiens qui ne sont pas si bons que ça » et « en jugeant l’aptitude à remplir leur fonction, nous négligeons le type de la race ».

Des sujets brûlants, donc, auxquels les membres de notre table ronde ont accordé un maximum de 11 minutes chacun. Au terme de chaque discussion, les 188 participants ont pu voter à main levée pour exprimer leur accord ou leur désaccord sur le sujet. Les résultats de ces « scrutins » sont tellement intéressants que la Commission des Juges va s’en servir pour alimenter d’autres discussions et réflexions.


D’après vous, quel(s) rôle(s) un juge remplit-il ?

Un juge d’expositions est là pour aider l’éleveur à trouver les meilleurs chiens pour l’élevage. Comment le juge peut-il l’aider à choisir les chiens qui doivent être affectés à l’élevage ? L’élevage ne doit viser qu’à améliorer la génération suivante. Si les juges sélectionnent souvent des chiens qui présentent des exagérations, les éleveurs suivront, car ce qu’ils veulent, pour la plupart, ce sont des chiens appelés à devenir des champions. Par exemple, si les juges n’accordent les titres et récompenses les plus prestigieux qu’aux chiens dotés des museaux les plus courts, les éleveurs commenceront à produire des chiens qui répondent à ce critère. Ce genre de pratique peut facilement rendre une race « fragile ». Et nous savons tous qu’il faut parfois plusieurs générations pour améliorer une race ou pour « exclure » des tares génétiques. Ne me demandez pas qui a commencé ; personne ne le sait. C’est pourquoi j’insiste toujours sur le fait que la sélection des chiens au sein d’une race est une responsabilité qui incombe à la fois à l’éleveur ET au juge. Toutefois, le juge ne doit pas non plus « détruire » une race en sanctionnant le moindre détail qui pourrait être mis en lien avec le terme « trop ». L’élevage requiert d’avoir recours à toutes les variétés et à tous les types de chiens au sein d’une race donnée, pour autant qu’on ne perde pas de vue l’équilibre entre les qualités et les défauts de chaque spécimen.

Ce n’est qu’ensemble – juges et éleveurs – que nous pouvons faire la différence !

Avant de conclure ;-) je tiens à remercier encore une fois le Comité Général de la FCI, le Conseil de la Section Europe de la FCI et l’UKU pour la confiance qu’ils nous ont accordée. Sans leur aide, leur soutien et leur foi en nous, nous n’y serions jamais arrivés. À peine ce premier Congrès des Juges est-il terminé qu’il est déjà question d’une seconde édition...

Interview : Marie Luna Durán, FCI Marketing & Public Relations Manager